Info-mission (décembre 2013) |
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Chers
amis dans le Seigneur,
Au début du mois de novembre, mon épouse a fait une mauvaise chute et s’est cassé la cheville. Elle a trouvé les 6 semaines d’immobilisation très longues malgré la visite d’amis et des occasions de partager l’Évangile avec certains visiteurs. La laisser seule à la maison en vue de mon départ pour Haïti a été un souci. C’est le genre de situation où on envie le concept africain de la famille étendue, avec les nombreuses aides toujours présentes pour aider. Mais nous remercions le Seigneur que tout se soit bien passé. La seule ombre au tableau a été l’annulation de notre voyage en Angleterre pour passer Noël avec notre fille et son mari. 17 jours en Haïti (Novembre/Décembre) En raison du surcroît de travail entraîné par les diverses situations en Afrique, je n’avais pas été en mesure de retourner dans le pays depuis juin 2010. Les marques du séisme sont encore là, un peu partout, comme une immense cicatrice sur la ville de Port-au-Prince. Un programme ambitieux de reconstruction est en cours dans de nombreux quartiers, surtout pour les infrastructures en vue d’éviter les dévastations dues à l’écoulement des eaux de pluie en cas d’ouragan. Ce fut l’occasion à plusieurs reprises de faire certaines manœuvres «intéressantes» avec la voiture pour faire demi-tour dans une ruelle en terre battue à quelques centimètres d’un trou de plus de 10 mètres ! La vie en ville est une sorte de chaos organisé qui aide au développement de capacité de confiance du visiteur ! Suite aux contacts développés au cours des années et lors des visites précédentes, mon programme n’a pas tardé à se remplir. Puis, quelques semaines avant mon départ, deux hommes m’ont contacté et ont éveillé mon intérêt. Moïse est étudiant de notre Cours de Formation Continue pour prédicateurs. Il a attiré mon attention quand il a écrit au sujet des «livres bénis d’Europresse qui m’ont enseigné tant de choses au sujet du Seigneur». Il est intéressant de voir comment d’énormes portes d’actions peuvent tourner sur des gonds si insignifiants ! Le premier niveau du Cours (sur Romains) l’a amené à voir que le salut biblique est par la seule grâce souveraine de Dieu. Il s’enthousiasma immédiatement pour le projet de ma visite et ne tarda pas à remplir le reste de mon programme. Il offrit aussi de me conduire partout, une grande aide à Port-au-Prince et, en raison des continuels embouteillages, l’occasion de passer beaucoup de temps à discuter de l’Évangile et de la diffusion des livres. François, l’autre correspondant, habite Gonaïves, une ville située à mi-chemin vers le nord. Il désire y ouvrir une librairie et voulait des conseils dans ce sens. Comme j’avais déjà eu le désir de me rendre dans cette ville, sans pouvoir réaliser ce projet, nous avons donc décidé que j’irais le rencontrer. Il en profita pour mettre sur pied une conférence de 3 jours et des visites dans les églises. Je fus donc invité à enseigner dans une école locale de formation théologique. Plusieurs centaines de personnes étaient présentes aux réunions, tant des responsables religieux que d’autres personnes. Le responsable de l’école a ouvert la conférence en indiquant qu’il n’était pas intéressé dans les divers «ismes» qui existent à foison, mais qu’il voulait entendre ce que Dieu a dit et voir Christ tel qu’il est annoncé dans la Parole. C’était un bon commencement ! Pendant les quelques jours passés ensemble, nous avons examiné les «piliers de la grâce», c’est-à-dire le plan souverain et éternel de Dieu pour la rédemption de son peuple. Suite aux divers messages, plusieurs sessions de questions/réponses ont révélé des interrogations intéressantes. Ces divers échanges montraient que la Parole n’était pas sans effet. Lors d’une de ces séances, un homme souleva des objections à l’enseignement biblique concernant l’étendue de l’œuvre de Christ sur la croix (pour qui est-il mort ?). La discussion s’est vite animée, mais je n’ai pas eu à intervenir beaucoup car plusieurs des hommes de l’assemblée ont entrepris de répondre à cet homme au moyen de ce qu’ils venaient d’entendre ! Il était bon de voir l’enthousiasme contagieux de François pour atteindre les gens de sa ville et de sa région avec les livres et le message de l’Évangile qu’ils portent. L’école biblique où nous étions est en train de construire une bibliothèque/librairie, mais François fait preuve d’un véritable esprit de colporteur qui va lui permettre d’aller dans les diverses églises et autres situations pour répandre les livres. J’espère aussi qu’il va pouvoir commencer le Cours de Formation. Une soixantaine d’hommes de la province du Nord-Ouest avaient indiqué leur désir de venir assister à la conférence à Gonaïves. Finalement, une vingtaine d’entre eux a pu trouver les moyens de faire le déplacement. La plupart sont étudiants du Cours ou l’ont déjà fini. C’était une merveilleuse occasion de rencontrer enfin des hommes avec qui nous avions été en contact depuis de très nombreuses années, en particulier le frère Moram, notre premier étudiant en Haïti. À Port-au-Prince, la violence et l’insécurité sont partout. À plusieurs reprises, nous avons vu des corps étendus en pleine rue et on entendait parler de meurtres presque chaque jour. Lors d’une sortie, il fut choquant de voir les passants s’affairer apparemment inconscients du corps défiguré d’un voleur qui venait d’être surpris en flagrant délit et avait été lynché par la populace, et ceci juste devant le portail d’une école primaire ! Mon premier dimanche matin, je devais prêcher dans une église où j’étais déjà allé lors des visites précédentes. Le responsable de cette assemblée fut assassiné le samedi matin, pour une question d’argent semble-t-il. Monter en chaire dans une telle situation ne fut pas facile, mais nous avons levé les yeux vers Celui qui est la grande réponse («à qui irions-nous ?» - Jean 6:66-71). Mon programme m’a occupé du matin jusqu’au soir littéralement, dans une grande diversité d’endroits, allant de grandes salles à une petite hutte, sans oublier deux instituts bibliques. Là encore, il était clair dans plusieurs de ces lieux que la Parole touchait des cœurs. Puisse la précieuse semence prendre racine dans un bon sol, selon le dessein souverain de Dieu, et porter des fruits pour la vie éternelle ! La librairie de Port-au-Prince continue de fonctionner avec satisfaction. Les amis ont déménagé vers un lieu plus adapté (Delmas 41) et ils projettent d’agrandir le magasin. Ils ont aussi construit tout un complexe avec bureaux, salles de classe et un large auditorium qui pourra s’avérer très utile si nous organisons une conférence à Port-au-Prince. Moïse, pour sa part, a pris tout un lot de livres et a commencé à les présenter et les vendre dans les églises. Son action est une extension bienvenue du ministère nécessairement sédentaire de la librairie. Merci Seigneur de pourvoir au besoin ! Durant la seconde des deux semaines de ma visite, Moïse a vendu presque trois fois plus que la librairie dans les deux mois précédents ! Il a tellement à cœur de voir le message de l’Évangile se répandre dans sa ville ! Passer du temps avec lui fut un réel encouragement pour moi. Trois semaines au Congo Brazzaville (septembre) Gildas, mon ami qui s’occupe à diffuser les livres, avait pris contact avec un nombre impressionnant d’assemblées pour remplir mon programme avec des occasions de prêcher et d’enseigner. Dans beaucoup de ces endroits, il était clair que le message de la grâce souveraine de Dieu en Christ seul était nouveau, mais l’impact de la vérité était au rendez-vous, à la fois dans les questions, les objections, le rejet ou une réception enthousiaste. Quelle joie de voir la Parole et l’Esprit de Dieu à l’œuvre ! Le salut par la grâce de Dieu en Christ seul est un message si merveilleux ! Plusieurs réunions avec les jeunes adultes avaient été programmées, des occasions pour eux de poser les questions qu’ils n’osent pas exprimer en temps normal. L’idée est de montrer comment réfléchir bibliquement plutôt que de gober des «recettes» toutes cuites. Il est triste de voir combien peu de gens sont enseignés à réfléchir par eux-mêmes à la lumière de la Bible. Il est hélas trop courant de voir des réponses toutes faites provenant des hommes plutôt que d’entendre «ce que Dieu dit». Certaines personnes ont l’habitude de prêcher chaque vendredi dans la maison d’arrêt de Brazza et m’ont invité à les accompagner. Voilà mon seul après-midi libre qui disparaissait, mais je ne l’ai pas regretté ! L’expérience fut… une expérience ! Pasteur Philémon m’escorta et prit bien soin de moi, ce pour quoi je lui fus très reconnaissant. Quelle misère et quel désespoir ! Le plus frappant, toutefois, était l’absence quasi-totale de regret ou repentance, et une insistance sur «mes droits». J’avais une quinzaine de minutes pour prêcher (avec traduction en lingala). Je pris Romains 3:21ss. – la justice de Dieu révélée en Christ, en dehors de la sphère de la loi, et il n’y a aucune distinction car tous ont péché. Quel message à apporter dans un tel lieu ! Environ 20-25 hommes vinrent écouter, dont certains prêtaient une grande attention. Puisse une moisson se lever ! Les échanges avec Gildas ont permis de regarder vers l’avenir de l’œuvre au Congo et de voir comment affermir ce qui se fait depuis déjà plus de deux années. Prions pour cet ami afin qu’il puisse avancer dans un environnement très religieux mais souvent ignorant de Christ. Gildas ressent son inexpérience et sa jeunesse, mais il a un grand désir de servir le Seigneur. Prions qu’il puisse avancer avec le Cours de formation, ce qui lui donnera une bonne assise. J’ai particulièrement apprécié le temps passé avec lui. République centrafricaine Depuis le coup d’État militaire du mois de mars, qui vit le premier gouvernement musulman du pays se saisir du pouvoir, la diffusion des livres s’est presque arrêtée. Il n’est pas très sage de se promener dans les rues avec un sac plein de livres chrétiens quand il y a une multitude de miliciens armés qui traînent à la recherche de quelque gain. Nos amis sur place vivent dans un danger continuel et font l’objet de multiples menaces. Le jeune Firmin, qui avait commencé la diffusion des livres de manière si prometteuse, a déjà perdu 5 membres de sa famille proche sous les balles des rebelles. Lui-même y a échappé au moins une fois de justesse. Les familles doivent fuir et vivre dans des conditions épouvantables. Les maladies sont courantes, surtout parmi les enfants. Les réunions autour de la Bible continuent tous les 15 jours le samedi après-midi. La semaine dernière, huit personnes étaient présentes, car plusieurs n’avaient pu se déplacer en raison du manque de sécurité. Continuons de les porter dans la prière, demandant au Seigneur de restaurer la paix dans le pays pour permettre à l’Évangile de se répandre de nouveau. Les publications Le développement des opérations à Brazzaville et en Haïti, sans parler des autres pays, souligne une fois de plus un défi aigu, car de plus en plus de titres sont épuisés et nous ne pouvons pas les réimprimer malgré la demande toujours présente. Ceci signifie que de nombreux outils utiles pour la diffusion du message du salut en Christ seul manquent à l’appel alors que le Seigneur suscite des ouvriers sur le terrain pour porter la semence. Il est le Maître de la moisson, et son peuple répondra certainement présent face au défi de la prière. Puisse le Seigneur tout-puissant donner grande gloire à son nom par l’œuvre de l’Évangile. Jean-Claude |